1969 - Le Monde - Pour ou contre un grand canal Seine-Rhin ?
Fin 1969, l’administration prépare le VIe Plan quinquennal qui devait favoriser la modernisation de l’industrie et s’appliquer sur la période 1971-1975. On apprend dans Le Monde du 3 octobre 69 que le ministre chargé du Plan et de l’aménagement du territoire, André Bettencourt, souhaite une liaison fluviale à grand gabarit entre la Lorraine et la région parisienne, une liaison Seine-Moselle. Le projet du ministre comprend aussi l’autoroute Paris-Est et une voie ferrée expresse Paris-Nancy.
Mais ces projets font l’objets de dures négociations entre « nordistes » et « sudistes » au sein de l’administration, comme le relate le journal du 14 octobre. La voie d’eau Seine-Rhin et l’autoroute Est sont en concurrence avec le grand dessein mer du Nord-Méditerranée.
Ce projet Seine-Rhin est un élément important d’un livre blanc sur l’avenir de la région parisienne dont Le Monde du 27 mars se faisait l’écho. Les auteurs estiment qu’il faut «créer un cadre de vie supportable, dans des conditions d'efficacité et de compétitivité» en agissant sur l’urbanisme et les transports. On prévoit de s’appuyer sur quatre régions cernant le bassin parisien, neuf agglomérations existantes de cent mille habitants et huit villes nouvelles. Sur le versant des transports, on favorise les autoroutes et envisage une liaison fluviale pour: «assurer aux provinces de l’est l'accès du marché parisien et la liaison avec les ports de Rouen et du Havre, et relier la Seine au réseau européen à l'est de la Moselle, avec la possibilité ultérieure d'une amélioration des liaisons avec la Belgique.» L’argument de la communication de la Seine avec le réseau européen est retenu.
Le 17 octobre 1969, le journal fait état d’un rapport du Conseil consultatif économique et social qui critique ce livre blanc sur plusieurs aspects mais réaffirme que le canal Seine-Est devrait être l’axe principal du développement du Bassin parisien.