Les rapports du ministère de l'économie: les liaisons à grand gabarit passées au crible

La liaison Rhin-Rhône vue par le ministère des finances et le Conseil général des Ponts et Chaussées.

Une opposition déterminée et argumentée, qui a accéléré l'abandon du projet

À l'époque de la lutte contre le projet de canal Rhin-Rhône, le CLAC avait déniché des rapports de l'administration majoritairement réservés sur la rentabilité de cet investissement.

Si l'utilité d'un investissement ne se rapporte pas toujours strictement à sa rentabilité financière, ce n'est pas une raison pour évacuer la question. Ensuite, on peut tenter de chiffrer certains bénéfices non directement monétaires, comme l'économie d'émissions de carbone ou l'aménagement équilibré du territoire.

À la lecture des documents produits par le CLAC dans les années 1990, on constate que l'art de parer la marchandise est une pratique ancienne. Budgets de réalisation grandement sous-estimés, hypothèses de trafic optimistes, négligence des coûts écologiques, tout est bon pour faire passer la pilule.

Aujourd'hui, même des adhérents au projet Saône-Moselle / Saône-Rhin admettent qu'on ne peut pas affirmer que le projet sera rentable et estiment qu'on pourra juger du bilan global à un horizon de 50 à 70 ans. Un tel pari sur le pouvoir de transformation d'un équipement et l'inévitable comparaison avec les autres options doivent être mis sur la table, à livre (de compte) ouvert.