1961 - Le Monde - Coûts comparés du fer et de la voie d’eau
Au début des années 1960, les choix sur les investissements d’infrastructures mènent à des comparaisons sur les coûts respectifs des modes de transport.
Dans Le Monde du 17 mars 1960, M. Bougenot, président de l’Association nationale de la navigation fluviale, évoque devant des représentants et utilisateurs du fluvial les conditions de concurrence avec les autres modes. Il remarque notamment que le rail a baissé ses prix de revient «à un niveau proche» de celui de la navigation grâce à des progrès techniques (on pense à l’électrification).
Dans Le Monde du 7 septembre de cette année, la société Trapil qui exploite l’oléoduc Le Havre-Paris affirme que le prix moyen pondéré du transport par ses tubes est de 7,27 NF la tonne, tandis que le journal l’estimait à 7,50 NF (On peut supposer que c’est sur le trajet complet Le Havre-Paris). Selon la Trapil, le coût en situation réelle pour un pousseur sur la Seine serait de 7,90 NF/tonne, y compris les frais d’extrémité, de chargement et déchargement de 1,80 NF. Ce dernier chiffre est ramené par le journal à 0,85 NF.
La saturation du pipe-line rendait prévisible, en 1960, la mise en service d’un autre tube et laissait à la voie d’eau une part substantielle du marché des hydrocarbures à destination de la région parisienne.
Le 1er juin 1961, le journal annonce le doublement de cet oléoduc, par une conduite de 30 cm de diamètre et capable de transporter 5 millions de tonnes par an, contre 25 cm et 2 millions de tonnes par an pour le tube en place. Il réaffirme que le coût du transport par pipe-line est inférieur en moyenne à celui de la voie d’eau.