1955 - Le Monde - Des travaux pour Rhin-Rhône à petit gabarit
Les aménagements fluviaux sont très coûteux et l’argent nécessaire aux travaux imaginés a toujours été difficile à réunir. En témoignent les déclarations des représentants du secteur fluvial appelant à de nouvelles source de financement. En ce 23 avril 1955, la Société pour l’expansion du port de Strasbourg et le Consortium pour la modernisation des voies fluviales de l’Est, envisagent de lancer un emprunt pour moderniser les canaux de la Marne au Rhin et du Rhône au Rhin au gabarit Freycinet.
L’enjeu pour les responsables du port est de s’aligner face à la concurrence du rail que la nouvelle réglementation européenne libère quelque peu. Les tarifs internationaux directs sont désormais la norme dans l’Europe du charbon et de l’acier. Les prix sont dégressifs avec la distance totale, le trajet fut-il transfrontalier. La batellerie s’alarme des prix réduits qui en découleront et voit dans des nouveaux aménagements une planche de salut.
«L’aménagement du canal de la Marne au Rhin semblant assuré, le Consortium pour la modernisation des voies fluviales de l’Est a l’intention de porter son effort sur le canal du Rhône au Rhin, ainsi que sur celui de l’Est (branche sud). Le trafic à longue distance sur ces voies est encore relativement faible, mais elles demeurent essentielles pour maintenir et développer les échanges entre le Rhin et l’industrie lorraine, d’une part, la Franche-Comté, la région lyonnaise et la Provence, d’autre part.»
Dans un article du 22 novembre de cette années 1955, le Consortium réitère ses demandes auprès du gouvernement.
«les travaux de modernisation du canal de la Marne au Rhin et de ses antennes devraient être poursuivis à un rythme accéléré et ceux du canal du Rhône au Rhin et du canal de l'Est enfin entrepris afin de "permettre à la France d'affirmer sa position au sein de la Communauté européenne du charbon et de l'acier"».
À défaut, le Consortium pourrait emprunter un milliard de francs de l’époque pour commencer les travaux.