Les critiques sur la gestion de la CNR
Rapport de la Cour des comptes sur la gestion de la CNR en 1989
Onze ans après la Déclaration d’utilité publique de la liaison fluviale Rhin-Rhône à grand gabarit, et alors qu’aucun début de réalisation n’a eu lieu, la Cour des comptes se penche sur la Compagnie nationale du Rhône, qui traverse une passe difficile. La gestion de la Compagnie est quelque peu égratignée par les «sages» de la Cour des comptes, mais c’est surtout l’Etat qui est épinglé. En effet, celui-ci persiste à élaborer un schéma directeur national des voies navigables, à confier à la CNR le soin de réaliser des études sur la liaison, mais tergiverse quand il s’agit de lancer réellement les travaux, ce qui place la CNR dans une difficile situation financière. Au passage, la Cour des comptes note que la déviation de l’Allan, présentée comme un tronçon de la future liaison fluviale par la CNR, n’a pas été réalisée à grand gabarit et donc devrait être refaite en cas de construction de la liaison ! La Cour des comptes note par ailleurs la faible utilisation du Rhône, désormais navigable à grand gabarit, et s’interroge sur les perspectives de développement du transport fluvial. On regrettera cependant que la Cour des comptes reprenne tels quels les arguments de la CNR sur la prétendue « rente du Rhône » en évoquant les accords « contraignants » qui lient la CNR à EDF. Les conventions font pourtant état d’une redevance et non d’une vente du courant de la CNR à EDF.