SORELIF : Société pour la réalisation de la liaison Saône-Rhin
Suite à la Déclaration d’utilité publique prise en 1978 pour la construction du canal Rhin-Rhône à grand gabarit, une loi du 4 janvier 1980 confiait à la Compagnie nationale du Rhône (CNR) le soin de mener à bien le projet, mais sans prévoir le financement...
Suite à la Déclaration d’utilité publique prise en 1978 pour la construction du canal Rhin-Rhône à grand gabarit, une loi du 4 janvier 1980 confiait à la Compagnie nationale du Rhône (CNR) le soin de mener à bien le projet, mais sans prévoir le financement. Étant donné l’énormité des coûts et l’impossibilité de les financer par l’hydroélectricité ou les futurs péages de la voie d’eau, les travaux ne furent pas entrepris. Pour remédier à cela, et sous la pression de quelques parlementaires acquis à la cause de la CNR, un article fut introduit dans le projet de loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire (loi Pasqua). Cet article prévoyait de faire payer la construction du canal par EDF en arguant de la « rente du Rhône », qui désavantagerait la CNR au profit d’EDF ce que cette dernière conteste. Plutôt que de limiter EDF au rôle de simple financeur, le gouvernement a finalement voulu associer plus complètement cet établissement public en confiant la maîtrise d’ouvrage déléguée des travaux à une société mixte EDF-CNR : la SORELIF (article 36 de la loi Pasqua).
Mariage de la carpe et du lapin, la SORELIF voit péniblement le jour un an après le vote de la loi, et ces débuts difficiles semblent donner raison aux parlementaires pro-canal, qui déploraient cette solution en craignant qu’une fois de plus l’Etat ne cherche à gagner du temps. Ils n’avaient sans doute pas tort...