Rapport Lhermitte, 1970
Fin des années 1960. L'industrie de transforme, les pondéreux perdent de l'importance, les télécommunications sont un sujet de préoccupation pour les aménageurs.
En 1970, Pierre Lhermitte, ingénieur (X, Ponts et Chaussées), est chef du service informatique (on dit à l'époque : traitement de l'information) et directeur des études économiques générales à EDF. Il a fondé le CIGREF (Club informatique des grandes entreprises Françaises) et l'a présidé de 1970 à 1973. Au conseil économique et social, il commet en 1968 un rapport intitulé "Le pari informatique", sur l'informatisation des entreprises.
Lhermitte introduit son rapport sur les investissement sur les grands axes de transports du territoire national en soulignant à quel point le débat sur la voie d'eau est âpre et les données sujettes à interprétations divergentes. S'il souhaite éviter d'entrer dans ce jeu polémique, il mentionne cependant le plan Freycinet et demande quelle part de la FBCF il faut consacrer repectivement aux infrastructures de transport et celles de téléphone. Ce langage diplomatique signe une certaine tiédeur vis à vis du canal. Le plan Freycinet fait référence à la décision, prise dans les anées 1870, de relier chaque sous-préfecture au chemin de fer et qui fut considérée plus tard comme une débauche inutile de moyens. Quant à la FBCF - l'investissement - on comprend que pour Lhermitte, la priorité va aux réseaux téléphoniques, à une époque où les français attendent trois ans avant de voir satisfaite leur demande d'ouverture de ligne à l'administration des PTT.
Lhermitte attribue à l'aménagement du territoire un rôle d'organisation spatiale, de coordination entre des pôles industriels existants plutôt qu'à une "incitation au développement industriel de régions intermédiaires". Il remarque aussi que l'autoroute est plus à même de stimuler l'implantation d'industries légères.
Il préconise une diminution des crédits alloués aux investissements sur la voie d'eau inscrits au VIe Plan ainsi qu'une priorité donnée aux autoroutes et au téléphone.
Présentation du Clac en 1997:
En 1970, le Commissariat général au Plan commande un rapport à Pierre Lhermitte (qui est alors directeur des services économiques à EDF), consacré aux investissements sur les grands axes de transport. Dix ans ont passé depuis que l’Etat s’est penché pour la première fois sur l’axe Rhône-Rhin et sur l’éventualité d’une liaison fluviale à grand gabarit (rapport Abel Thomas, rapport Boulloche), et l’on reparle à nouveau de ce projet, tandis que se poursuit la période de forte croissance économique, dopée par le faible coût des matières premières (le premier choc pétrolier n’a pas encore eu lieu). Les conclusions du rapport Lhermitte, conformes à celles du rapport Boulloche, ne remettent pas directement en cause l’utilité de la liaison, mais ne préconisent de commencer les travaux que « si des crédits supplémentaires pouvaient être dégagés ».
Conscient de la modification des types de trafic et des besoins de l’industrie, le rapport insiste plutôt sur le programme autoroutier et la modernisation du réseau téléphonique. Ce rapport témoigne d’une prise de conscience des évolutions en cours dans le type de développement économique et les modes de transport qui lui sont associés, mais on peut déplorer toutefois une certaine inertie de raisonnement dans la croyance en un développement impulsé par des infrastructures lourdes de transport, autoroutes ou autres.
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